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La Télé Information Client (TIC)

1. Introduction

Aujourd’hui, nous allons parler d’une technologie présente dans un grand nombre de foyer français et pourtant méconnue du grand public. Cette technologie est la Télé Information Client, présente depuis les années 70 mais qui connait un réel intérêt pour les projets IOT seulement depuis les années 2000 avec de nouvelles capacités introduite en même temps que le compteur électrique le plus connu, le compteur Linky.

2.1 Histoire de la Télé Information Client

La télé-information client, qui sera appelée « TIC » désormais, est un bus d’information mis en place par Enedis dans ses différents compteurs électriques. Il existe plusieurs types de compteurs électriques équipés de cette technologie avec une différence majeure :

  • Les compteurs dits « domestiques » avec une puissance de raccordement jusqu’à 36 kVA (Compteur Linky et CBE)
  • Les compteurs dits « industriels » avec une puissance de raccordement supérieure à 36 kVA (Compteur PME-PMI, Saphir)

Cette technologie a été introduite dès les années 1970 dans le réseau électrique français avec un objectif précis : aider les fournisseurs électriques à avoir un suivi de consommation de leurs clients sans avoir besoin de se déplacer jusqu’aux compteurs physiques. Ainsi, les fournisseurs pouvaient proposer des contrats plus adaptés aux besoins des clients et cela a permis l’introduction des contrats à heures pleines et creuses.  Cependant, le client n’avait pas accès aux informations car la communication des données était unidirectionnelle et réservée aux fournisseurs.

Dans les années 90, les compteurs électriques sont peu à peu remplacés par de nouveaux types de compteurs. Ces nouveaux compteurs introduisent plus d’électronique et ainsi, plusieurs améliorations de la TIC sont notables. La première concerne la qualité de transmission. En effet, avec ces nouveaux compteurs, les informations vont être transmises de manière plus fiable et plus rapide. La seconde, et celle qui a permis à Elyxoft de travailler sur ce sujet, est la possibilité pour le client d’accéder à ces informations transmises et avoir un suivi en temps réel de sa consommation électrique, à condition de traiter les informations correctement. Ce mode de fonctionnement est appelé mode de fonctionnement « historique », un point important pour la suite.

À partir de 2015, un nouveau compteur fait son apparition. Ce compteur est célèbre par son nom : « Linky ».

Ce nouveau type de compteur, moderne par son design mécanique, mais aussi électronique, permet aux clients d’avoir des informations visuelles, d’améliorer le suivi de consommation et d’introduire un nouveau mode de fonctionnement pour la TIC, le mode de fonctionnement « standard ». Ces nouveaux compteurs peuvent fonctionner avec les deux modes de fonctionnement et il est important de noter que par défaut, les compteurs sont initialisés en mode historique (en sortie d’usine) et il faut une demande auprès d’Enedis pour réaliser le changement entre les deux modes de fonctionnement. Aujourd’hui, ce type de compteur nous permet d’avoir un suivi de notre consommation électrique sur internet. Cependant, ce suivi est limité car il ne concerne que la consommation de la veille, avec un pas de 30 minutes, ainsi il est possible d’avoir raté certaines informations de consommation (par exemple, une machine qui consommerait beaucoup d’énergie à un intervalle de temps x, ne serait pas détectée par le pas de 30 minutes car sa mise en route et sa mise en veille est inférieure à 30 minutes).

2.2 Scénario d’utilisation

Ainsi, la TIC peut avoir de nombreux avantages pour des types d’utilisateurs très différents (allant du particulier à l’entreprise). Voici quelques scénarios que nous avons imaginés :

  • Un consommateur qui cherche à avoir un suivi régulier

Ce type de consommateur est le consommateur classique qui cherche seulement à avoir un retour sur sa consommation électrique, avec une possibilité de temps réel, mais aussi de faire un suivi dans le temps. Ainsi, le consommateur pourrait étudier sa consommation électrique et décider de faire des choses basiques pour la diminuer (par exemple débrancher certains appareils qui consommerait passivement de l’énergie)

  • Une entreprise qui a besoin d’un suivi énergétique de ses clients

Une entreprise qui est dans le domaine de l’énergie (par exemple, l’installation de panneaux solaires) peut avoir un intérêt à évaluer de manière simple et sur une période donnée la consommation électrique de ses clients. Ainsi, ils pourraient montrer à leurs clients leur consommation réelle, et comparer avec les services qu’ils proposent et donc convaincre plus facilement leurs clients (par exemple en montrant la rentabilité d’une installation de panneaux solaires en fonction de leur consommation).

  • Un particulier bricoleur qui cherche à optimiser sa maison

Certains particuliers adorent bricoler des mécanismes divers. On pourrait alors imaginer qu’un bricoleur décide d’utiliser les informations de sa consommation électrique pour créer un système capable de gérer sa pompe à chaleur, ou bien même de l’optimiser pendant les heures creuses et ce, de manière automatique.

Ainsi, dès qu’un particulier ou une organisation nécessite un suivi de sa consommation (pour mieux la gérer, l’étudier ou réaliser des actions diverses), la TIC est la solution à ces problématiques d’obtention d’informations en temps réel.

2.3 Fonctionnement de la TIC

Comme nous l’avons vu précédemment, il existe deux modes de fonctionnement avec la TIC : le mode historique et le mode standard. Nous allons alors séparer cette partie en 3 parties.

Dans un premier temps, nous allons voir les caractéristiques générales de fonctionnement de la TIC. Dans un second temps, on s’intéressera en détail au mode historique et nous terminerons cette partie avec le mode standard.

2.3.1 Caractéristique générale de la TIC

La sortie télé information du compteur Linky se situe sur le côté droit du compteur, une fois le capot démonté (voir image ci-dessous) pour un compteur monophasé.

Pour les compteurs triphasé, la sortie se trouve sur le haut à droite de votre Linky :

Cette sortie est constituée de 3 pins : I1, I2 et A et, à l’aide de 2 combinaisons, permet 2 actions : l’alimentation et la transmission d’informations.

Le circuit d’alimentation est un circuit capable de délivrer une puissance de 130 mW, 6V efficace (± 10 % à 50 kHz). Ce circuit permet donc d’autoalimenter des dispositifs qui ne demandent pas beaucoup de puissance pour le bon fonctionnement.

Le second circuit, le circuit d’information est le circuit qui nous intéresse. On obtient les informations via les pins I1 et I2 à l’aide d’un signal binaire à 50kHz (± 3 %) avec une logique binaire négative (c’est-à-dire que si la porteuse est présente, le signal est nul).

Les informations contenues dans la TIC sont appelées étiquettes. Il est important de noter cela pour la suite de cet article.

Désormais, nous allons rentrer plus en détail dans le fonctionnement de chacun des modes de communication ainsi que de comment récupérer ces informations.

2.3.2 Le mode « Historique »

Le mode historique est le mode le plus répandu, étant donné qu’il est plus ancien mais est aussi le mode par défaut des compteurs électriques aujourd’hui.

Les informations retransmises par le mode historique sont au nombre de 23 en monophasé et 28 en triphasé.

Ces différentes informations peuvent être vues, du point de vue du microcontrôleur, comme une liaison série avec les paramètres suivants :

  • 1 bit de start
  • 7 bits de données
  • 1 bit de parité (paire)
  • 1 bit de stop
  • Vitesse fixe à 1200 bauds

Ces informations sont obtenues sans horodatage, ainsi si l’on souhaite faire un suivi dans le temps de la consommation dans ce mode de fonctionnement, il faut ajouter, lors du traitement des informations, un paramètre temporel.

Pour récupérer les informations de la TIC d’un point de vue électronique, nous utiliserons le montage que Charles a réalisé et qui est très bien expliqué dans cet article.

Une fois les informations de la TIC reçues, il faut savoir quelles sont ces informations, vous trouverez un descriptif de toutes les informations reçus dans la note d’Enedis (Enedis-NOI-CPT_54E, lien pour la télécharger) partie 6.1.1 (monophasé) et 6.1.2 (triphasé).

Voici un exemple d’étiquette que l’on peut obtenir, ADCO, correspondant à un identifiant unique pour notre compteur afin d’expliquer chaque élément :

La première colonne nous décrit l’information contenue dans l’étiquette, la seconde correspond à l’étiquette (ce sont les lettres que nous recevrons de la TIC, indiquant quelle est l’information reçue), le nombre de caractères qui seront contenus dans la TIC, l’unité (non transmise mais utile si l’on veut faire du traitement des données) et si l’information est transmise ou non en fonction du contrat.

Maintenant que nous avons connaissance de toutes ces informations et de comment elles sont structurées, quel est le protocole mis en place par Enedis pour recevoir ces informations ?

Voici la structure de ce protocole :

 La première chose que nous pouvons noter est la présence de 2 caractères très importants, 0x02 (ST) et 0x03 (ET), respectivement au début et à la fin de la trame, permettant d’indiquer le début et la fin d’une trame dans le cas d’une réception de plusieurs trames.

La seconde chose importante est que les groupes d’information correspondent aux informations contenues dans les différentes étiquettes. Nous verrons par la suite comment il se structure, mais il contient l’étiquette ainsi que sa valeur. Chaque groupe d’information est présent ou non dans la trame en fonction du type de contrat souscrit, cependant l’ordre sera toujours le même. En effet, on recevra toujours les groupes d’information dans l’ordre croissant par rapport au tableau fourni par Enedis dans la note « Enedis-NOI-CPT_54E ». Ainsi, ADCO sera toujours présente dans le groupe d’information 1, puis on aura dans le groupe d’information 2 la deuxième étiquette présente dans notre contrat.

Maintenant, regardons comment est structuré un groupe d’information :

On voit donc plusieurs éléments pour former un seul groupe d’information :

  • Le caractère <LF> (0x0A) permettant d’indiquer le début du groupe
  • L’étiquette (codée en hexadécimal ASCII, par exemple PAPP devient 50415050)
  • Un caractère indiquant la fin de l’étiquette (appelé séparateur) <SP> (0x20)
  • La donnée dont la taille est précisée via la note d’Enedis
  • Un second caractère séparateur indique la fin de la donnée (<SP> = 0x20)
  • Un octet de checksum
  • Le caractère <CR> (0x0D) indiquant la fin du groupe d’information

Il est important de noter que les octets présents dans les champs « étiquette » et « donnée » ne peuvent pas contenir les différents caractères spécifiques (0x0A, 0x20, 0x0D).

Enfin, le checksum est calculé de la manière suivante :

  • On ajoute les octets des champs « étiquette », « donnée » et le séparateur entre ces deux champs
  • On ne conserve que l’octet de poids faible de cette somme
  • On ne conserve que les six bits de poids faibles de cet octet
  • On ajoute 0x20 à ce résultat

En résumé : ((Étiquette+Séparateur+Donnée) ET 0x3F) + 0x20

Le checksum sera toujours un caractère ASCII imprimable (compris entre 0x20 et 0x7E).

Maintenant que nous avons toutes les informations sur le mode historique, nous allons voir les différences avec le mode standard.

2.3.3 Le mode « Standard »

Le mode standard contient, comme dit lors de l’introduction de la TIC, plus d’informations avec un total de 59 étiquettes en monophasé et 74 en triphasé.

Nous pouvons toujours utiliser le montage électronique précédent permettant de récupérer les informations de la TIC, la principale différence est la vitesse de communication, étant augmentée à 9600 bauds.

Pour savoir quels sont les groupes d’information qui sont transmis, vous les trouverez dans la note d’Enedis (Enedis-NOI-CPT_54E, lien pour la télécharger) dans la partie 6.2.2 Liste des données restituées.

Attention cependant, certaines des données présentes dans ce tableau ne sont disponibles que pour le triphasé (il n’y a pas deux tableaux séparés comme pour le mode historique) et certaines informations ne sont disponibles que pour les gens capables de produire de l’électricité (installation de panneaux solaires par exemple).

En ce qui concerne la structure du protocole, elle est similaire à la structure du mode historique (voir paragraphe 2.3.2 Le mode « Historique ») mais il existe une différence majeure dans la réflexion de transmission. En effet, chacune des étiquettes concernant la partie « énergie » sont transmises, et cela même si elles ne sont pas utilisées dans le contrat en cours (ce qui n’était pas le cas en historique).

La principale différence entre les deux modes est située dans la construction des groupes d’information. En effet, il y a deux types de groupes d’information : les groupes horodatés et les groupes non horodatés.

Commençons par le groupe non horodaté, similaire aux groupes du mode historique :

  • Début du groupe avec 0x0A (<LF>)
  • Etiquette
  • Séparateur de champ avec 0x09 (<HT>)
  • Donnée
  • Checksum
  • Fin du groupe avec 0x0D (<CR>)

Ainsi, la première différence entre le mode standard et historique, pour une trame non horodatée est la valeur des séparateurs qui passe de 0x20 à 0x09. La seconde différence est dans le calcul du checksum ou nous ajoutons le second caractère d’échappement à la somme des octets (on obtient alors Etiquette+Séparateur1+Donnée+Séparateur2).

Désormais, passons aux groupes qui contiennent une horodate :

On retrouve une structure similaire avec les groupes non horodatés, mais l’on voit l’ajout de l’horodatage. Pour ce faire, on ajoute l’horodate ainsi qu’un nouveau séparateur de champ, à la suite du séparateur de champ entre la donnée et l’étiquette.

 En ce qui concerne l’horodate, nous allons le détailler avec un exemple fourni par Enedis : le 25 décembre 2008 à 22h 35min 18s. Cette date sera écrite de la manière suivante dans le champ correspondant : H081225223518. Voici la signification de chacun des chiffres et lettres présents ici :

Seul paramètre complexe, la saison correspond au type d’heure en cours (E pour été, H pour hiver). Il peut arriver que ce caractère soit en minuscule dans certains cas où l’horodate a été obtenue avec une horloge temps réel dégradé. Un autre cas spécifique est la présence du caractère <Espace> (0x20 en hexadécimal) dans ce même paramètre.

Une autre différence est le calcul du checksum. En effet, ayant rajouté un nouveau champ de donnée, le calcul se retrouve modifié et on rajoute ce nouveau champ ainsi que le caractère séparateur dans la somme. On réalise alors la somme de tous les octets des champs étiquettes, horodate et donnée ainsi que les deux caractères séparateurs (on ajoute 2 fois 0x09). La suite du calcul reste le même : ((Étiquette+Séparateur1+Horodate+Séparateur2+Donnée+Séparateur3) ET 0x3F) + 0x20

3. Conclusion

En conclusion, cette technologie n’est pas encore très utilisée mais possède des capacités très intéressantes et ce, pour différents types de profil. Avec cet article, vous en aurez appris plus sur le fonctionnement de la TIC et comment utiliser les informations contenues dedans.

Si vous souhaitez aller plus loin, Elyxoft a réalisé un projet « ElyTicBridge » et un article est disponible juste ici.

Références

Divers documents Enedis :

Enedis-NOI-CPT_54E (attention téléchargement de PDF)

Enedis-NOI-CPT_02E (attention téléchargement de PDF)

Différents travaux de Jerome Ferrari :

Jerome Ferrari · GitLab (univ-grenoble-alpes.fr)

Winky

LoKy

Eky

Différents travaux de Charles :

Démystifier le décodage Téléinformation et l’optocoupleur SFH620 – Charles’s Blog (hallard.me)

https://github.com/hallard

Le module PiTinfo V1.2 devient plus light – Charles’s Blog (hallard.me)

Charles’s Blog – I now got a small place on the web (hallard.me)

Fiche SéQuelec numéro 17 publié par Capeb

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ElyticBridge Produits

ElyTicBridge

1. Introduction

Le projet ElyTicBridge s’inscrit dans un cadre où la gestion de l’énergie devient un enjeu majeur de notre monde. Ainsi, ce projet va avoir pour objectif d’aider à la transition énergique en utilisant une technologie présente dans nos domiciles : la télé information client d’Enedis. Cette technologie est disponible uniquement avec le réseau électrique français et sur les compteurs adéquats. Parmi ces compteurs, un compteur est désormais le plus populaire en France, le compteur Linky. Ainsi, lors de ce projet, nous n’aurons à notre disponibilité que deux compteurs, tous deux les Linky (un monophasé, un triphasé).  

Un article détaillé sur cette technologie est disponible ici si vous souhaitez en apprendre plus.

L’objectif de ce produit est d’être capable de s’adapter aux besoins des utilisateurs et donc d’être utilisé dans des environnements très variés. Ainsi, nous avons conçu un produit qui est capable de récupérer les informations de la TIC, les traiter et de les retransmettre de différentes manières.

2. Environnement

Comme dit lors de l’introduction, notre objectif est de réaliser un produit qui s’adapte aux différents environnements. Mais quels sont ces environnements ?

Ils se décomposent en deux parties très différentes : l’environnement physique (quels sont les moyens de communication que l’on peut utiliser pour remonter les informations par exemple) et l’environnement d’intégration. Le second type d’environnement consiste plutôt à la cible de ce projet. Nous les détaillerons dans un second temps.

Aujourd’hui, notre compteur électrique peut être à différents endroits, avec différentes conditions d’accessibilité. En effet, on pourrait très bien avoir son compteur électrique dans un local dédié au rez-de-chaussée de son immeuble tout en habitant au 10ème étage ou bien situé dans une pièce de la maison avec un accès direct aux réseaux domestiques ou encore dans un garage à l’autre bout de la propriété. Ces différents environnements nous ont obligé à réfléchir sur comment s’adapter au maximum aux besoins des clients. Ainsi, nous avons décidé de séparer le développement de ce produit en deux parties : la partie principale, sujet de cet article, est en cours de développement (voir 3. Résultat) et une seconde partie qui seront des modules complémentaires (à la manière d’Arduino, des cartes additionnelles autrement appelé « shields ») qui seront à brancher directement sur la partie principale.

La partie principale a été développée dans un environnement spécifique où il y a un accès internet (WiFi ou Ethernet) pour réaliser les remontées d’information avec différents protocoles. Pour les environnements où il n’est pas possible d’avoir un accès internet, certains protocoles permettent une communication avec le réseau local (modbus TCP par exemple) mais des « shields » pourront résoudre ces problèmes dans le futur.

Passons désormais au second type d’environnement, les environnements dans lesquels nous allons nous intégrer. Nous avons identifié 3 grands environnements :

  • L’environnement résidentiel

Il s’agit de l’habitation classique d’un individu. La remontée des informations via certains protocoles (Zigbee par exemple) pourrait permettre d’automatiser des tâches via des éléments intelligents (Google Home par exemple). Le second objectif de l’ElyTicBridge est de permettre aux individus d’avoir un suivi temps réel sur leur consommation électrique (avec un historique).

  • L’environnement Maker

Cet environnement est réservé aux personnes ayant quelques compétences techniques. En effet, ElyTicBridge pourrait alors devenir une carte de développement mettant à disposition des informations qui pourrait être utile dans l’un des nombreux projets de ces individus. Ainsi, il sera possible de le reprogrammer en fonction des besoins et des envies.

  • L’environnement industriel

Ce dernier environnement est un domaine où le suivi énergétique a un enjeu commercial. En effet, nous pouvons utiliser le suivi de consommation pour l’analyser en profondeur et mettre en place des solutions adaptées. On pourrait très bien utiliser cette analyse pour réfléchir à une installation de panneaux solaires. On pourrait aussi chercher à identifier des anomalies électriques (une machine qui s’active de manière périodique alors que nous n’en n’avons ni le besoin, ni conscience) ou encore utiliser ces données pour mettre en place un « Energy Manager » directement.

3. Résultat

Ce projet est un projet qui a commencé en 2023 et a donc déjà des premiers résultats. En effet, aujourd’hui, 2 produits sont installés depuis l’été 2023 et nous avons toujours une remontée des informations fiables sur les différents moyens mis en place. Mais quel est l’état actuel de ces produits qui sont installés et qui fonctionne ?

Cette première version d’ElyTicBridge est déjà utilisée dans deux environnements différents. Le premier produit est installé au siège social d’Elyxoft, équipé d’un compteur Linky triphasé et est utilisé uniquement pour avoir un suivi de la consommation électrique (via l’outil Grafana). Le second est installé dans les locaux d’une entreprise équipée d’un compteur Linky Monophasé. Il a permis de réaliser des tests avec un Energy Manager dans le cadre de leurs activités professionnelles. Ainsi, malgré le fait que le projet n’en était qu’à sa première version, il est déjà capable de s’adapter à différents types d’environnement. Il reste tout de même le développement du dernier environnement, l’environnement résidentiel pour pouvoir communiquer avec des plateformes intelligentes telles que Google home. De plus, ces deux environnements ont un point commun : l’accès facile à une alimentation micro USB ainsi qu’un accès au réseau (via un câble RJ-45, réseau internet pour Elyxoft, réseau local pour l’autre bridge).

Un autre élément important est qu’il existe deux types de TIC, le mode « historique » et le mode « standard » (si vous souhaitez plus d’informations, je vous redirige une nouvelle fois vers notre article traitant ce sujet juste ici). Nous avons fait le choix de ne supporter que le mode historique pour notre première version d’ElyTicBridge car il s’agit du mode par défaut de tous les compteurs et il est le mode le plus répandu. Des tests avec le mode « standard » sont prévus, voir la partie « 4. Futur du projet ».  Ce mode de fonctionnement permet à l’utilisateur d’obtenir certains types d’informations en fonction des contrats (le courant par phase pour un contrat triphasé, par exemple). Ces informations permettent de réaliser des actions et un suivi en temps réel de sa consommation électrique. Elles ont déjà permis d’identifier certains facteurs de consommation et ces deux produits nous ont permis d’être un POC (proof of concept) concluant et de nous orienter vers un développement d’une nouvelle version qui sera ensuite en vente sur le marché.

Cependant, comme nous pouvons le voir sur la photo ci-dessus, le produit utilise des éléments déjà conçus. Ainsi, ces produits présentent des risques de défaillance accrue (un câble qui casse, un composant qui n’est pas correctement connecté…) et nous possédons une preuve que nous pouvons utiliser cette technologie. Ainsi, nous avons décidé de créer une seconde version du projet, toujours en développement à l’heure où j’écris ces lignes.

4. Futur du projet

Nous avons vu, à l’aide des deux produits présentés dans la section précédente, que le principe d’utiliser la TIC pour faire un suivi temps réel de la consommation électrique était possible et peut fonctionner. Nous avons alors lancé le développement d’une nouvelle version de ce produit, qui sera prochainement disponible à la vente.

Cette nouvelle version implique de nombreux domaines :

  • Mécanique

Cette version sera intégrée à un boîtier au format Rail DIN 3 modules. Le format Rail DIN est le format utilisé dans les tableaux électriques pour y fixer les différents éléments électriques (des disjoncteurs par exemple). Ainsi, en respectant ce format, cette nouvelle version du bridge a pour objectif de s’intégrer facilement dans vos installations électriques.

  • Électronique

L’utilisation d’éléments déjà routés et cartes diverses ne sont pas viables pour le produit (pour différentes raisons, dont la fiabilité). Ainsi, nous avons lancé le développement d’un PCB dédié (un circuit électronique imprimé pour les novices) qui utilisera un microcontrôleur plus puissant (ESP32 C6) et permettra donc d’implémenter de nouvelles fonctionnalités. On va alors intégrer les différents éléments nous-mêmes afin d’avoir un contrôle total et d’augmenter la fiabilité d’ElyTicBridge tout en ayant une connaissance complète du produit (allant du logiciel à l’électronique en passant par la mécanique). Ce PCB est actuellement terminé et en cours de fabrication.

  • Logiciel

Nous avons vu certaines limites à la première version de notre produit (par exemple le manque de configuration et un accès complexe aux configurations du bridge). Ainsi, ce premier retour d’expérience nous a permis de prendre conscience de certains aspects pratiques et d’intégrer alors de nouvelles fonctionnalités avec par exemple un web serveur embarqué dédié à la configuration du bridge à l’aide de votre réseau mais aussi la possibilité de réaliser ces mêmes configurations en Bluetooth et donc avec votre smartphone. De plus, nous intégrons de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité de choisir entre une connexion au réseau de manière sans fil (WiFi) ou filaire (Ethernet), faciliter la configuration d’ElyTicBridge en le rendant entièrement configurable en fonction des besoins et envies ou l’utilisation de protocoles pour s’intégrer dans les réseaux domestiques (Zigbee ou Matter par exemple).

Cette nouvelle version, prochainement disponible, va donc permettre une adaptation totale à vos besoins, allant du simple suivi de la consommation électrique à une analyse poussée que vous pourrez réaliser pour ensuite réduire votre consommation électrique (ou celle d’un client) ou penser à des manières alternatives de génération électrique (par exemple l’installation de panneaux solaires).

Actuellement, nous développons la dernière partie manquante, la partie logicielle.

Voici quelques images d’un rendu 3D liant la mécanique (boîtier Rail DIN 3 module) et notre carte électronique (en cours de fabrication).

5. Conclusion

En conclusion, quel que soit votre profil, si vous avez besoin d’un suivi de consommation électrique en temps réel (que ça soit pour vous, pour un client ou pour convaincre un futur client d’une action dans l’objectif d’optimiser sa consommation électrique), ce produit est la solution qu’il vous faut. Il est un projet entièrement configurable, facile d’utilisation même pour les novices et très modulable afin de s’adapter à toutes les situations que vous pourriez rencontrer.

Cet article a été rédigé le 22 février 2024.